mercredi 28 octobre 2015

Un obstacle au pardon : la victimisation...

Un obstacle pour moi au pardon, pendant longtemps, fut le besoin que j'avais, qui pouvait être insatiable, d'être reconnue comme victime. Or il n'y avait aucun juge pour le dire... On ne recourt pas à la justice pour des blessures de la violence ordinaire... Par contre je suis restée dans cet état de victime longtemps... Mes signaux intérieurs étaient tellement brouillés, qu'il me fallait trouver des substituts aux témoins absents...

C'est là que je vois un des pouvoirs du pardon, c'est que je n'ai pas besoin de cette reconnaissance, aujourd'hui. Je dissocie les actes de la personne. Je n'oublie pas, je choisis de pardonner aux personnes, pour moi. Je n'ai pas besoin qu'elles me le demandent. Je n'ai pas besoin de le faire pour de vrai...

Je me libère... Un sentiment immense de liberté se dévoile à moi...doucement...mais sûrement...

Par contre les actes ont laissé en moi des blessures, dont je choisis là aussi, de prendre soin. L'enfant intérieur qui a tant besoin que je tienne compte de lui, oui je souhaite prendre soin de lui. 

Je n'attends plus vainement un miraculeux baume que l'autre pourrait me donner en réparation. Ce baume n'existe pas. Je prends les rennes et je chemine doucement mais sûrement vers ces pardons qui me libèrent de liens que je ne veux plus.

Le travail que je fais actuellement, pour apprendre à nommer mes émotions, fait parti des outils que je vais chercher pour apprendre cette langue...car c'est une nouvelle langue...vraiment ! 

Je fais mes gammes...comme on apprend la musique... Nommer ses émotions pour ne plus avoir besoin de ressasser... 

C'est ce qui m'aide aujourd'hui à pardonner. Je sais aujourd'hui que je ne revivrai pas ce qui m'est arrivé, car aujourd'hui je saurai me défendre. J'apprends à nommer mes émotions, j'apprends à dire mon besoin...

Je transmute mes blessures en terreau... Elles sont en effet le terreau de la femme que je suis aujourd'hui... Je pardonne en conscience pour dire au revoir aux liens qui me gardaient prisonnière...  



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