Je me suis aperçue que cela produisait chez moi une grande violence car finalement je ne recevais pas toujours, ainsi, ce dont j'avais besoin, et ma fratrie non plus... Cela entretenait une atmosphère qui faisait violence, finalement, à tout le monde.
Lorsque je suis devenue mère, j'ai cherché avec le père de mes enfants, à comprendre cette violence générée par cette croyance, afin de savoir si il était possible, d'accompagner la fratrie de nos enfants, d'une autre façon...
Ce qui nous est venu c'est qu'il nous semblait important d'écouter chacun afin d'entendre leurs besoins. Que nous n'élevions pas un groupe, mais nous accompagnions des individus particuliers... Nous nous sommes dirigés vers l'équité...
Il semble que cela ait généré une sécurité intérieure chez nos enfants, que leurs besoins propres étaient ou seraient aussi dans le futur...entendus. Ils n'ont jamais vérifié...et même maintenant qu'ils ont devenus adultes...et certain sont parents aujourd'hui, ils ne questionnent jamais...ce qu'ils ont reçus jusqu'alors... Je ne les ai pas entendus, à l'âge adulte, faire des comptes...
D'autre part les avoir aidés à développer des valeurs de collaboration plutôt que celles de compétition...ont, me semble-t-il, contribué à ce que moins de violence se produise en leur sein.
Ma croyance aujourd'hui c'est que l'égalité n'est pas toujours juste...même si parfois la justice est l'égalité... Ceci ne s'applique pas uniquement au monde de l'enfance. Il me semble qu'elle peut s'appliquer à toute relation, à tout lien entre humains...
Penser que la justice crée moins de ressenti chez tout un chacun, me semble faux... L'équité me semble plus juste...être assuré que chacun peut recevoir ce dont il a besoin me semble créer plus de paisibilité....
Mon observation n'a de valeur que comme un témoignage de ce que j'ai pu vivre personnellement dans ma famille. Elle n'en a pas d'autre.
Je termine par cet extrait de Victor Hugo dans "Quatre-vingt-treize"
"Cimourdin - La république c’est deux et deux font quatre. Quant j’ai donné à chacun ce qui lui revient...
Gauvin - Il vous reste à donner à chacun ce qui ne lui revient pas.
Cimourdin - Qu’entends-tu par là ?Gauvin - J’entends l’immense concession réciproque que chacun doit à tous et que tous doivent à chacun, et qui est toute la vie sociale.
Cimourdin - Hors du droit strict, il n’y a rien.
Gauvin - Il y a tout !
Cimourdin - Je ne vois que la justice...
Gauvin - Moi je regarde plus haut.
Cimourdin - Qu’y a-t-il donc au dessus de la Justice ?
Gauvin - L’Équité ! ..."
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